Les deux candidats à la présidence de l’Ukraine reçus par Emmanuel Macron
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- April 13th, 2019
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Vendredi 12 avril, le temps d’une courte après-midi, la turbulente campagne électorale ukrainienne a élu domicile à Paris, où les deux candidats en lice pour le second tour de la présidentielle ont successivement été reçus par Emmanuel Macron à l’Elysée. Le jeune et inexpérimenté comédien Volodymyr Zelensky, arrivé en tête (30,24 %), a ouvert le bal à 15 heures, suivi de son rival Petro Porochenko (15,95 %).
Zelensky, caricaturé en créature manipulée par les Russes, entend rappeler que sa loyauté va à l’Ouest.
Selon nos informations, c’est l’équipe de M. Zelenski qui a été à l’initiative, proposant à la partie française un entretien. Pour le jeune candidat, qui se rêve en « Macron ukrainien », l’intérêt est évident : montrer sa proximité avec un dirigeant populaire en Ukraine, asseoir sa stature internationale et, après avoir été caricaturé en créature manipulée par les Russes, rappeler que sa loyauté va bien à l’Ouest.
L’Elysée avait d’abord préféré ne pas donner suite : le candidat israélien aux législatives Yaïr Lapid avait certes été reçu à Paris quelques jours avant le scrutin en Israël, entre autres exemples, mais ceux-ci sont rares et la démarche inhabituelle. Lorsque M. Porochenko a à son tour sollicité un entretien, l’Elysée a accepté, mais ajouté à l’agenda une rencontre avec M. Zelensky, pour ne pas paraître favoriser un camp.
De l’avis français, l’équipe de Volodymyr Zelenski a jeté son dévolu précisément sur Paris parce qu’elle estime Berlin acquise à la candidature Porochenko.
Conflit dans le Donbass
A Paris, ces consultations étaient aussi une occasion de « rappeler l’engagement de la France en Ukraine et sa volonté de voir le pays avancer »,selon l’Elysée. La France, au même titre que l’Allemagne, est le parrain des accords de paix de Minsk sur le conflit dans le Donbass, appliqués de façon parcellaire. « Nous allons rappeler, au diapason avec Berlin, que l’Ukraine doit aussi faire des efforts », expliquait jeudi la présidence.
Autrement dit, il s’agit notamment de tenter de percer le mystère Zelinsky. Ce nouveau venu sur la scène politique ukrainienne a balayé en quelques mois ses rivaux, mais l’humoriste est resté assez vague sur ses intentions, y compris au sujet du conflit avec la Russie. Sa victoire représenterait un saut dans l’inconnu tant pour les Ukrainiens que pour les partenaires de Kiev.
S’il se dit opposé à tout accord qui « abandonnerait les territoires ou les populations » du Donbass, le comédien fait de la conclusion d’un cessez-le-feu une priorité et entend réformer le format de négociation de Minsk en y incluant Washington et Londres, projet qui a peu de chances de recueillir l’assentiment des différents pays impliqués – France, Allemagne, Russie.
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